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Écrit par Jean Ortiz   
03-02-2014

Intervention de Jean Ortiz (universitaire. Pau),

au soixantième anniversaire de "l'appel de l'abbé Pierre-hiver 1954".


¡BASTA YA!
 
 
Le capitalisme porte en lui un ordre cannibale de l'homme, de la nature, du monde,
 l'ordre volontairement injuste, sauvage, de nos sociétés.

Oui "Y'en a marre"! Oui, "y'en a marre" aussi d'entendre ressasser que:

"il n'a pas d'alternative"(au système prédateur qui nous opprime).

Oui il y a des alternatives, oui, à condition d'attaquer le mal à la racine,

d'enfoncer le "mur de l'argent", de partager équitablement le gâteau.

Oui, oui, oui.
Je veux un monde sans abbés Pierre, sans Emmaüs, sans "Restaus du cœur", sans charité, sans Hiver 2015
 
un monde désirable, comme une mer étale, sans bouées caritatives , sans "paix sociale", sans "partenaires sociaux", sans compétition, sans concurrence, sans hiérarchie, où chacun ne restera pas à sa place, où la place de chacun sera celle de tous
 
un monde où le pouvoir de tous, l'assemblée de tous, le référendum révocatoire, la communauté des décisions et des biens, la gestion et le contrôle collectifs, le partage et l'égalité des droits et des chances, substitueront  la ploutocratie,  l'exploitation du plus grand nombre, l'aliénation sociale, la discrimination de la femme, du migrant, l'adoration du veau d'or, le festin d'une caste de vampires assoiffés de profits, qui saignent l'homme et la Pachamama, la Terre mère,
et qui tiennent le peuple à l'écart, dans une démocratie prostituée en-dictature des marchés
 
 
un monde où l'on chassera tous ceux qui font du commerce avec tout et partout
 
 
Je veux un monde où l'humanité ne marchera plus à reculons vers la déshumanisation, l'abîme et le malheur des temps
où l'on ne nous volera plus la vie
 
Je veux un monde où l'homme ne sera pas une "ressource humaine" mais mon frère, libre de ses choix, acteur de sa vie
où le travail ne sera plus une "variable d'ajustement" mais un bonheur partagé
où chacun donnera à l'autre, au bien commun, le meilleur de lui-même
 
Je veux un monde de tout le monde, de tous les mondes, où chacun fera signifier sa vie, sa dignité, vivra l'altérité, s'enivrera de l'autre
où chacun naîtra "inclus", intégré, et non "fils de"
où être ne suffira pas; où il faudra être autre et être ensemble
où l'on bannira l'avoir pour instaurer le "sans prix"
où la courbe du chômage disparaîtra
où l'on pourra crier: "au bonheur!"
 
jeter des pavés dans les mares sans faire de vagues
ou le cri sera essentiel, où nous serons pierres solidaires du chemin
où l'on ne dira plus: "c'est comme cela"
où l'on mènera la vie dure aux indifférents
où l'on perdra la peur des puissants, parce qu'il n'y en aura plus
 
 
Je veux un monde de lenteur, de sobriété, dépourvu de malheur à regarder sans rien faire,
un monde débordant d'alternatives sociétales humanistes,  d'arcs-en-ciel possibles
un monde sans "salariat", sans "capital", sans classes sociales,  sans rentabilité en bourse,
 sans "droit des affaires", sans politique du chiffre, sans police de la pensée, sans infos-propagande
sans propriété privée des moyens de production,
où l'on produira juste ce qu'il faut, l'essentiel et non le superflu, pour les besoins des femmes et des hommes,
et pas pour engraisser des actionnaires et des grands patrons, prédateurs et parasites, insatiables
un monde qui tiendra compte de sa finitude
où l'on plantera des arbres pour faire forêt
 
où les supermarchés deviendront des coopératives ou des maisons de la culture, ou des hôpitaux gratuits
et les prisons des écoles
où l'école laïque, publique, gratuite, obligatoire, sera pour tous un espace de liberté,
suscitera une inextinguible soif d'apprendre, pour atteindre et partager le meilleur de soi
 
Je veux un monde où l'on créera de l'emploi sans détruire la nature, en la préservant, sans épuiser la sève nourricière
où le logement, l'alimentation, l'énergie, l'eau, les forêts, la terre, les ressources naturelles, ces biens communs,  seront gérés en commun et relèveront du service public...seront interdits de spéculation
 
je veux monde où la bêtise sera éradiquée
où la philosophie des Lumières retrouvera son éclat d'antan
où l'université ne fabriquera plus des clones chair à patron, mais des citoyens à la culture universelle et à la pensée critique
 
Je veux un monde multiculturel, débarrassé de tout ordre marchand, du profit et des profiteurs, de toute culture impérialiste
de toute velléité hégémonique
où les Palestiniens auront enfin un port d'attache
et les "Sans-terre" de quoi semer et planter
où Washington ne pèsera pas plus que La Paz, La Havane, Port au Prince, Luanda, Maputo, Hanoï
 
Je veux ce monde et j'invite à le vouloir, à rendre l'utopie vivante, par la volonté de lutter, de recréer du lien, du sens, par le rêve multiplié,  le refus de toute fatalité, par le "tous ensemble"
Non, nous ne sommes pas condamnés au malheur
Non, cette société pourrie n'est pas l'horizon indépassable de l'humanité
 
Il y a des mots que j'aime et qui n'ont pas la mémoire courte; des mots qui caressent des rêves possibles: solidarité, fraternité, bien commun, "buen vivir", partage, tendresse, amour, bonheur, sobriété, résistance, debout, accueil inconditionnel, pensée libre. Ils sont à portée de main, pour peu que nous le voulions tous.
 
N'attendons aucun "grand soir".  Soyons rebelles. Pour être pleinement soi-même, il faut se rebeller ensemble. Luttons, luttons! Redonnons du sens, du lien. Le monde n'est pas donné une fois pour toutes.
 
Nous savons diagnostiquer les fléaux qui nous frappent . Mais nous avons du mal à fédérer nos luttes, à crédibiliser nos projets alternatifs, si humanistes.
 
 Ne cédons pour autant jamais au découragement, croyons au soleil même lorsque de gros nuages noirs s'amoncellent et nous menacent, inventons des fronts de résistance jusqu'au bout, des Marinaleda, libérons des espaces et transformons-les en lieux d'émancipation. Le temps est venu d'inscrire nos pas dans ceux des résistants, d'hier et d'aujourd'hui,  dans ceux de l'abbé Pierre au Vercors, dans ceux des "étrangers et nos frères pourtant" de "l'Affiche rouge", afin d' inventer le chemin entre mille orages. Ce monde nouveau vit et palpite en nous.
Accouchons-en! Donnons-lui la lumière, par l'insurrection des consciences, et par l'insurrection citoyenne dans la rue. "A la calle que ya es hora (...)
¡Basta ya!"
 
 
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