Ce qui tient de bout C’est le soleil levé A la rosée sur l’herbe C’est le pote âgé qui respire Produit fruits et légumes Epongeant la peine L’automne débutant L’été s’éclipsant à pas de loup Le ressac d’Atlantique Les montagnes arrogantes Bienveillantes à la fois
Ce qui tient debout C’est de les savoir là Nos Pyrénées superbes Attendant le retour D’escapade en douleurs C’est la vague, que tu aimais fils ! C’est le roux sur les arbres, Les gazouillis d’oiseaux, Les pépiements discrets, Les grillons qui grésillent Ou craquettent. Ce qui tient debout Les femmes qui entourent, Dont trois, épouse et filles ; Petits-enfants et regards neufs Vous, proches, Amis, camarades, Frères d’armes disions-nous En mots usurpés par les penseurs Des donneurs d’ordres D’ordre ancien Caméléonesque Ce qui tient debout C’est notre commun. Le 36 du Front Populaire Le 46 des jours heureux du CNR Des mains offertes Aux poings levés De l’étendard du prolétaire Du chiffon rouge De Louise Michel D’Aragon à Eluard Vos vessies ne seront pas lanternes Nous ne serons jamais Vos phalènes serviles Nous resterons lucioles Au mitan de la nuit Le droit au bonheur Bannira vos monnaies de singe, Nous ne vous singerons pas Nos gosses seront rebelles Ils seront cailloux dans vos grolles Grains de sable dans vos rouages Nous ne nous tairons plus ! Les sans dents, sans costards Fainéants, chômeurs profiteurs Fonctionnaires, infirmières Cheminots Hommes du gaz, de l’électricité, Scribouillards et artistes Clowns intermittents Nous les peu, passéistes, Nostalgiques, pas modernes, Dites-vous, arrogants ! Ce qui tient debout, A nous, la rue, A nous, peuple Nos mégaphones hurleront Lanceurs d’alerte, syndicalistes, Anarchie, communisme, Tremblez actionnaires Nous prendrons tout Nous coulerons vos bombes Que nous relookerons en bougies, En blé de pain pour le grand nombre De la planète terre Ce qui tient debout Frère noir de peau Sœur différente Femmes guerrières Jeunesses indomptables « Aimer à tort et à travers » « A perdre la raison » Chantaient les poètes Jour debout, nuit debout, Tous debout Debout, de suite, debout Ce qui tient debout N’est point le temps du temps jadis Du temps parti de la jeunesse « Je connais que pauvres et riches, Sages et fous, prêtres et lais, Nobles, vilains, larges et chiches, Petits et grands, et beaux et laids, Dames à rebrasser collets, De quelconque condition, Portant atours et bourrelets, Mort saisit sans exception » Ce qui tient debout, « Homme ne te doulouse point Si tu n’as tant que Jacques Cœur … » Chantait Villon, en ses détresses. Embrassons-nous vilains, Embrasons le veau d’or C’est le temps du commun Qui frappe à notre porte Ouvrons nos huisseries Boulèguons nos carcasses Même usées ou arthrosées Ce qui tient debout C’est d’y croire encore Et c’est d’y croitre toujours, Faire grossir le nombre Des indignés, engagés, enragés, Des révoltes salutaires Vous nous piquez jusque nos mots Usurpateurs vous êtes, Vous paierez l’addition Un jour ! Jean-Louis BARTHES dit Tistou. Fev 2018
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