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Discours de Jean Louis Barthés Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude larrodé   
12-09-2005
TRIBUNAL DES AFFAIRES DE SECURITE SOCIALE DE PAU 12 SEPTEMBRE 2005 Nous nous retrouvons une nouvelle fois aujourd’hui sur les marches du Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale de PAU parce qu’un salarié réclame Justice !!!! La Faute Inexcusable de l’Employeur est requise par les membres de la famille de notre camarade Jacques LADOUMEGUE, à l’encontre des patrons d’EDF/GDF. Il est décédé en 1992, en activité de service, un mois avant son 50 ème anniversaire des suites d’une Maladie Professionnelle Jacques Ladoumègue était affilié à la CMCAS de PAU, comme le sont aujourd’hui tous les membres de sa famille, Maïté son épouse, leur fille Valérie et leur fils Sébastien. Jacques, c’était le collègue de travail que la plupart d’entre vous avez côtoyé à la Centrale d’Arjuzanx ou au CRTT Sud-Ouest sous-groupe Béarn, c’était le militant de la CGT présent dans tous les combats, c’était le camarade investi dans les activités sociales, c’était ce type qui avait choisi de prendre sa place dans ce que nous appelons le mouvement social, actif dans tous les organismes statutaires où il a siégé, rigoureux dans les responsabilités qui lui étaient confiées, il fut trésorier du syndicat CGT d’Arjuzanx, membre du bureau du syndicat, à Arjuzanx , puis au CRTT. Il n’aimait pas l’approximation ou la médiocrité. Fallait être « carré »…ce qu’il fut, avec les autres et avec lui-même ! Plus que l’affilié de la CMCAS, plus que le militant de la CGT, plus que le collègue de travail, plus que le camarade, Jacques ce fut « ce fils, ce père, cet amour, ce frère, ce tonton, ce parrain, cet ami, ce copain » que nous avons chéri ! …Compagnons de galère à Bayonne, en 78-79, au chômage tous les deux !...puis les tests et entretiens et l’embauche à Arjuzanx. Embauchés comme mineurs à EDF…un parcours atypique ! Après les années du privé nous avons découvert le service public. Compagnons de colère, compagnons de combat…Je ne m’étendrai pas sur la longue histoire d’Arjuzanx , ce n’est ni le lieu, ni le propos, ni le moment, mais je tiens à souligner, combien au fil des années, des nombreuses bagarres que nous avons menées, avec des succès et des reculs, des joies et des déceptions, des moments d’abattement et des temps de fraternité partagés, ce fut une histoire extraordinairement riche et réellement solidaire et ce n’est pas un hasard si, 15 ans après la fermeture, près de 60 collègues, amis, camarades ont fait le déplacement depuis Morcenx et sont là parmi nous aujourd’hui, à Pau ! C’est dans des moments pareils que nous touchons du doigt que la solidarité a un sens et des visages! Je les en remercie très chaleureusement, comme je vous remercie à tous d’être là, Béarnais et Bigourdans et représentants des Syndicats voisins, Bayonne, Blayais, Agen, camarades de l’interpro, Michel Deconinck qui représente la Fédération des Mines et de l’Energie CGT. Je remercie aussi tous ceux que j’ai sollicités et qui ont envoyé leur témoignage écrit, pour constituer le dossier d’accusation de Jacques (membres de sa famille, collègues et camarades). Je salue ici une nouvelle fois l’appel unanime à ce rassemblement du conseil d’Administration de la CMCAS de Pau (CGT, CFDT, FO). Après la victoire historique, obtenue par les victimes de l’amiante au Tribunal de Mont de Marsan en 2004, rendue possible par ce vécu solidaire dont je parlais à l’instant, par la détermination des victimes et des familles des victimes, aidées par quelques « bulldozers » du mouvement syndical et un cabinet d’avocat avec lequel nous entretenons des relations amicales, nos adversaires ont maintenant compris quelle est notre détermination. Nous ne nous accommoderons jamais, de toutes ces vies prématurément ôtées, peu ou prou estropiées, des deuils, des colères, des peurs, des incertitudes. Nous n’accepterons jamais que la santé au travail soit tenue pour quantité négligeable. Notre combat, notre engagement, ne cesseront pas tant que l’amiante génèrera des victimes, tant que des conditions de travail d’un autre âge porteront atteinte à l’intégrité physique et intellectuelle des salariés. C’est une question de dignité, c’est une question qui fonde notre engagement de syndicalistes. Jacques est décédé le 09 Mai 1992, après deux années de lutte courageuse. Il fut le 7ème de la trop longue liste des victimes de l’amiante de la Centrale d’Arjuzanx. 12 autres salariés après lui sont décédés. Aujourd’hui, sur ce seul site, 63 maladies professionnelles sont reconnues par la Sécu. Nationalement 1684 Maladies de ce type sont identifiées à EDF/GDF dont 355 décès (chiffres Direction au 31.12.2004). Près de nous, les salariés de Turboméca ou ceux de Messier à Arudy, sont en train eux aussi de payer un trop lourd tribu, chez eux aussi la liste des victimes de l’amiante s’allonge. Selon les experts les plus compétents, à l’horizon 2020, ce sont 100 000 décès qui pourront être imputés à ce produit, qui n’a été interdit en France que depuis 5 ans. Parce que nous considérons que la santé des travailleurs n’est pas une valeur marchande dont les patrons peuvent disposer à leur guise, nous dénonçons encore une fois aujourd’hui devant ce tribunal les responsabilités des salauds qui en toute impunité continuent de jouer avec la vie des salariés. Vous avez entendu comme moi les avocats d’employeurs oser s’offusquer de ce que les indemnisations des victimes seraient trop élevées… Quelle honte ! Et à combien évaluent-ils donc la vie d’un homme ???. Il est vrai que la vie d’un travailleur vaut peu de choses au regard des profits financiers. Nous pensons nous, au contraire que les préjudices subis par les victimes et leurs proches ne sont pas monnayables, l’objectif premier des démarches en justice, comme celle d’aujourd’hui, ne se réduit pas à des questions financières, la Justice doit très clairement établir qu’il y a bien eu faute de l’employeur, qu’elle est inexcusable et que le « prix à payer ne sera jamais assez lourd » pour faire entendre raison à tous ces empoisonneurs et les contraindre à investir précocement dans la prévention ! Concernant Jacques, il n’y a, à nos yeux pas l’ombre d’un doute, il est décédé des suites d’une maladie reconnue par la Sécu d’origine professionnelle, répertoriée au tableau 30 E, contractée dans le cadre de son activité à EDF à la centrale d’Arjuzanx. Et toutes les tergiversations, les effets de manche, les offuscations des avocats des Directions ne pourront pas masquer les évidences, il y a bien eu FAUTE et elle est INEXCUSABLE… Nous savons d’expérience à Pau, que nous sommes engagés dans un combat de longue haleine . L’affaire Hourquet, pour laquelle nous nous sommes retrouvés ici même, il y a quelques mois, a été riche d’enseignements. Notre persévérance a fini par permettre de rétablir notre collègue dans son bon droit, ce ne fut que justice. Nous nous en remettons à la justice encore une fois, mais notre vigilance ne faillira pas, nous continuerons d’accompagner tous ceux de nos collègues qui porteront des exigences de justice identiques. Le 23 Juin dernier grâce au succès de la manifestation nationale Amiante organisée à l’initiative de la Fédération CGT, nous avons arrachés un certain nombre d’engagements des Directions Générales d’EDF, dont l’assurance d’ouvertures de négociations sur l’examen de reconnaissance de la faute inexcusable en procédure interne aux établissements, ce qui aurait pour effet d’éviter aux victimes des procédures longues et pénibles devant les tribunaux ! Il va falloir que les intentions affichées soient rapidement suivies d’effets et que les rémunérations des préjudices soient à la hauteur des meilleurs jugements pour que nous soyons satisfaits. Quoiqu’il en soit, tant que des dispositions satisfaisantes, que nous évaluerons avec les intéressés, ne seront pas arrêtées, il faut que nos Directions sachent que nous ne lâcherons pas prise. Les avocats des Directions et de la CNIEG doivent en prendre bonne note, toutes les mesures dilatoires seront veines, nous resterons intransigeants, car notre SANTE n’est pas à vendre.
 
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