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Réflexions sur la gauche anti libérale (suite) Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par André Narritsens   
23-01-2007

Quelques réflexions complémentaires


Au cours des semaines qui viennent de s’écouler depuis l’échec de la rencontre nationale des Collectifs des 9-10 décembre 2006 un grand nombre d’évènements se sont succédés et, surtout, beaucoup de réflexions ont été produites. Tout cela mérite d’être interrogé, étudié, sans a priori, arrière-pensées, ou stigmatisations, afin d’essayer de comprendre quelles sont les raisons profondes qui ont conduit à l’échec et comment on peut surmonter celui-ci.
Etant entendu qu’il semble acquis aujourd’hui que la volonté de poursuivre la démarche de rassemblement, malgré les difficultés d’un moment, me paraît se manifester plus clairement.

La question des responsabilités de l’échec
Bien sûr a dominé au cours de la phase temporelle qui a immédiatement suivi l’échec de la candidature unitaire une question (lourde de sens et de grandes conséquences), celle de la responsabilité de la situation.
On dispose à ce propos de textes assez nombreux composé des expressions du PCF et de celles de personnalités ou de courants. Le PCF s’est très clairement exprimé sur sa démarche, déclarant avoir été conduit à tirer les conséquences de la non désignation d’une candidature unitaire à partir de l’opinion majoritaire des Collectifs. Cette position se justifiait en raison de l’impossibilité avérée de parvenir à un accord sur la base du principe dit du double consensus. Il a, conformément à ses règles de fonctionnement, sollicité l’opinion de ses militants à propos du maintien ou du retrait de la candidature de MGB.
Cette démarche a été analysée par les autres composantes du rassemblement comme signifiant la volonté d’imposer une candidature qui, rompant avec la règle du double consensus, installait le Parti dans une position de responsabilité dans la division.
Il convient d’étudier attentivement ce qui s’est passé, en prenant en compte l’ensemble des éléments de la période, au cours de laquelle la « passion » a bien souvent pris le pas sur la réflexion et la raison.
De ce point de vue les expressions qui ont été produites méritent d’être étudiées avec la plus grande attention  (ce qui ne sera pas réalisé ici) mais je pense qu’en préalable il convient d’éclairer un moment particulièrement important de la période : les réunions du 18 décembre (organisations et sensibilités) et du 19 décembre (Collectif national). Ces deux réunions à propos desquelles peu d’éléments sont disponibles ont en effet été décisives et ont marqué la tonalité des attitudes et expressions qui ont suivi. Or ces deux réunions (et notamment celle du Collectif national) permettent de vraiment poser dans ses termes réels la question de la responsabilité de la rupture.
La délégation du PCF au CUIN a rendu compte de ces réunions et Patrice Cohen-Seat a apporté le 5 janvier (Lettre à un ami communiste déçu et désabusé) des éléments précis sur ce qu’a été la démarche de la délégation du PCF. Ces documents n’ayant été contestés par personne, on peut considérer qu’ils constituent des bases fiables. Que nous apprennent-il ?
La réunion du 18 avait révélé une situation bloquée et établi la persistance de l’absence de consensus. Celle du 19 s’est distinguée de celle de la veille par le fait que le Collectif national a été saisi de la question d’une candidature possible de Francis Wurtz. Les discussions au sein du Collectif national ont révélé un refus très majoritaire d’une prise en considération de la candidature de Francis Wurtz, celle-ci étant soit écartée soit soumise à des préalables (retrait de la candidature de MGB et retour de l’examen de la candidature devant les Collectifs en concurrence avec celles de Clémentine Autain et d’Yves Salesse). La délégation du Parti avait, il faut le souligner car le point est capital, que la manifestation d’un possible accord sur la candidature Wurtz conduirait à une modification du bulletin de vote préparé pour la consultation des communistes.
La très grave erreur politique commise par la majorité du CUIN fut d’ailleurs rapidement mesurée ainsi qu’en témoigne le texte cosigné par C.lémentine Autain, Patrick Braouzec, Claude Debons et Yves Salesse, dans la matinée du 20 décembre qui proposait d’examiner la piste Wurtz comme pouvant constituer « un compromis qui pouvait faire consensus ». Cette proposition venait trop tard : la consultation des communistes était en cours et les signataires du texte n’avaient manifestement pas pris l’attache des autres composantes du Collectif national. Ce document qui s’est avéré inopérant constitue cependant un élément d’autocritique non négligeable par rapport à l’attitude exprimée quelques heures plus tôt lors de la réunion du Collectif national.
L’état de fait qui a suivi la consultation des communistes (la confirmation du maintien de la candidature de MGB) a provoqué, on le constate dans beaucoup d’expressions, la montée de l’accusation de l’unique responsabilité du PCF dans la rupture.
Il s’agit là d’une lecture partisane (que je juge pour ma part infondée) de ce qui s’est réellement passé, la délégation du PCF ayant au cours de la réunion du Collectif national recherché jusqu’au bout la recherche d’un compromis.
Je considère pour ma part que nous devons faire la plus grande clarté sur cet épisode car il contient bien des clés de compréhension des attitudes de chacun.

Les questions du communisme et de la perspective
Mais la réunion du 19 décembre contient d’autres éléments qui vont se déployer au cours des jours qui suivent et qui concernent la perspective stratégique du rassemblement possible. Claude Debons avait, semble t’il, amorcé cette réflexion dans une longue intervention devant le Collectif. Au fond la question posée était celle d’une recomposition politique d’ensemble installant les organisations politiques (c’est-à-dire essentiellement le PCF) à la périphérie du rassemblement. Plusieurs formulations ont depuis lors été émises à ce propos : nouvel, espace politique, mouvement, confédération des collectifs et d’organisations.
Cette perspective nourrit d’ailleurs l’ordre du jour de la rencontre nationale des 20-21 janvier 2007.
La question d’une recomposition politique n’est pas a priori diabolique, elle fait même partie du champ de réflexion pour l’avenir. Mais on ne peut ignorer qu’un spectre hante les formulations qui ont été produites : la question communiste (du parti et de la perspective). D’aucuns considèrent que la forme parti et plus précisément la forme parti communiste a fait son temps, que l’hypothèque historique pesant sur le projet communiste est telle qu’il n’existe plus aucune légitimité populaire au communisme. On comprend dès lors mieux, si cette lecture est exacte, qu’il n’existait aucun espace possible pour l’existence même d’une candidature issue du courant communiste.
A la réflexion, grâce au recul (même bref) du temps, cette position permet de comprendre la frénésie qui s’est déclenchée en amont de la réunion des 9-10 décembre à propos de MGB. On comprend mieux les raisons fondamentales qui ont poussé les candidats à la candidature et nombre de responsables de courants ou personnalités à signer la pétition/exclusion du 28 novembre. Même si le recul fut rapide il n’en demeure pas moins que l’on peut lire cet événement comme une manifestation du rejet fondamental du PCF.
Patrice Cohen-Seat, dans son texte du 5 janvier a noté combien il était frappé par le fait que le PCF continuait à être considéré comme un parti de type léniniste, affichant un rôle principiel d’avant-garde et ne concevant le rassemblement qu’en termes de soumission à sa stratégie et à ses intérêts. Au cours de bien des conversations j’ai noté des propos identiques et je crois bien que nous avons à faire là à une question très dure, une question bloquée. Il en résulte des anti-communismes (il y en a de plusieurs sortes) ou un a-communisme latents ou explicites.
Ceci dit, le temps fait son œuvre ainsi qu’on peut l’observer dans l’évolution de quelques expressions récentes (parmi lesquelles l’introduction écrite à la réunion nationale des 20-21 janvier 2007), bien que subsiste la thèse proclamée de la responsabilité du Parti dans la rupture (mais on dit désormais « le noyau dirigeant ») et la volonté de développer la crise en son sein.
Il me paraît que l’inflexion qu l’on peut noter n’est pas étrangère au fait que le Parti n’a cessé au cours de la période récente de réaffirmer son orientation stratégique fondamentale. Ainsi la question de la poursuite du travail unitaire malgré l’échec de la candidature pour l’élection présidentielle paraît mieux prise en considération. L’enfermement du parti dans un isolement proclamé peut faire long feu. Il faut pour cela beaucoup d’intelligence politique, de capacité d’écoute, de pratiques unitaires. Il faut aussi que nos partenaires disent le fond de leur pensée, afin que nous puissions confronter nos idées avec les leurs. Par-dessus tout, il faut relancer sur le fond une dynamique anti libérale unitaire nouvelle (prenant en considération toutes les questions révélées par les débats récents) capable de surmonter les conditions difficiles de la présidentielle et de propulser une grande bataille pour les législatives.

André Narritsens
Le 18 janvier 2007

 
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